Tout d'abord, laissez moi vous dire combien je suis furieuse. Je venais de rédiger un post du tonnerre sur Places, l'album de Lou Doillon, et comme une idiote, j'ai quitté la page sans m'en rendre compte en effaçant tout le contenu initial de ce post. Alors on reprends, en espérant que je retrouve le fil de mes mots. Oui alors, Lou Doillon se met à la chanson.
Perplexe, je me suis dit, " ça y est, la it-girl ne sait plus quoi faire de sa vie alors elle chante ". Comme tant d'autres actrices et mannequins avant elle, Karen Elson, Micky Green, Vanessa Paradis, Sandrine Kimberlain ou autres Carla Bruni. Et puis j'ai commencé à en lire des critiques mitigées, flatteuses, enflammées dans mes magazines habituels. Chez Grazia, on a salué son timbre de voix mais on a trouvé que comme Lou est une it-girl à low boots, c'était évident qu'elle finirait par sortir un disque en trouvant la ressemblance à Patti Smith et Cat Power ratée, oui, c'était les références sous jacentes de l'album. Un peu facile n'est ce pas!
Les gars, ce n'est pas parce que Lou arbore une crinière frangée mal coiffée à l'image de Mamie Patti qu'elle veut l'imiter. Ce n'est pas parce que Places comprend des balades mélancoliques qu'il faut automatiquement l'associer à Cat Power! Ces journalistes... (à Libé, ils l'ont tuée!)
Quant à moi, je fus conquise. Oui bon, j'adorais déjà Lou Doillon. A la base, je l'ai découverte dans un film d'Edouard Molinaro où elle incarnait une Nana (Nana, l'héroïne de Zola hein!) des temps modernes et donnait la réplique à un Jocelyn Quivrin ténébreux et un tout jeune Tomer Sisley. Puis je me suis beaucoup intéressée à son style vestimentaire "rock", négligé, simple alors ok, on pourrait s'enflammer sur cette french touch, des looks faussement négligés comme si on s'était réveillées à la bourre et avions sauté dans un jean (c'est celaaa oui!) mais ce n'est pas le propos.
Et l'album? Oui, alors Places c'est onze titres superbes, réchauffés par le timbre envoûtant, erraillé de Lou, qui fait d'elle une vraie chanteuse à l'inverse de sa soeur qui ne fait que minauder. ICU, le tube, est officiellement LA chanson du dimanche où tu as envie de te suicider (dixit mes copines!). A comprendre par là que le morceau est beau. Tout en douceur, Lou nous berce et nous embarque avec elle en pleine nostalgie, vous savez la nostalgie qu'on aime, celle qui appelle à cette joyeuse déprime d'adolescent où l'on aime à rêver et méditer sur sa condition.