lundi 25 mars 2013

L'imagination, c'est bien aussi quand elle cesse - Épisode 1


Après un court week end épique et fort en rebondissements avec les copines à Paname (gros côté Martine va faire du vélo comme récit...), j'ai pris le TGV tôt dimanche matin (enfin tôt pour moi et tôt pour un dimanche : 8h53 svp !). J'arrive à la place qui m'est destinée. Voiture encore vide à l'exception d'une demoiselle que je remarque rapidement parce qu'elle a du sang un peu partout. D'ordinaire plutôt timide avec les inconnus, je suis prise d'un élan d'inquiétude à son égard. Je demande à la demoiselle si elle va bien. Elle répond, dans un français fortement teinté d'un accent soit anglais, soit allemand, soit norvégien, européen que je n'ai pas su identifier en fait, que oui tout va très bien. Elle part dans un rire nerveux et incontrôlable qui me laisse perplexe. Je l'examine (à distance hein) plus en détail et remarque qu'elle s'est blessée la main. Main qu'elle cache, on dirait tout de même bien qu'elle souffre.

J'étends mon examen à ses vêtements, son allure générale. Collants opaques presque filés, mini jupe bleu, haut presque entièrement déboutonné, la poitrine plus qu'en vue, petite veste dans laquelle elle devait mourir de froid, crinière emmêlée de cheveux blonds. J'imagine une fin de soirée de samedi soir plutôt difficile. Je lui propose de l'eau. Ou pour nettoyer sa main ou pour la boire histoire d'aller un tantinet mieux. Elle persiste, elle va bien. Parfait. Je m'installe, je sors un bouquin et commence mon café. Le train démarre, la demoiselle alterne phases de rires confus et assoupissements involontaires contre la vitre du train. Louche.

 En face de ma petite demoiselle, un homme que les autres passagers de la voiture (un couple de bobos qui lisent leurs bouquins au même rythme et se câlinent pendant ladite lecture ainsi qu'un hipster tout gentil d'une cinquantaine d'années) et moi prenons pour la personne qui l'accompagne (père, frère, cousin, tout ce que vous voulez). Pas de doute possible, pensons-nous presque par transmission de pensée, ils ont échangé quelques phrases, c'est qu'il sont ensembles. Il a l'air très mal à l'aise, très nerveux. Très Louche.

 Le contrôleur passe par là sans but de nous contrôler mais remarque la demoiselle. Il s'inquiète à son tour, lui demande si elle va bien, si elle ne risque pas de faire un malaise, si elle veut qu'on arrête le train. En effet cette blessure paraît sérieuse : Elle a très bien pu toucher un nerf, il faut sûrement des points de suture. L'homme qui accompagne la demoiselle devient de plus en plus nerveux et commence à essayer de nous faire changer d'idée : " Non, non mais ça ira, elle ne veut pas". Très très louche. En même temps c'est vrai que la gamine ne veut pas. Elle n'arrête pas de tenter de rassurer l'assemblée. Encore plus louche.


 La suite demain...

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