jeudi 28 mars 2013

L'imagination, c'est bien aussi quand elle cesse - Episode 4 (fin)

Le calme était revenu, le contrôleur nous avait contrôlé, les gens avaient cessé de se parler...


Il s'envole une fois de plus vers d'autres cieux, encore plus fier de lui. J'imagine qu'il doit très justement s'auto-congratuler de sa carrière de gentil contrôleur toute tracée. Quant aux autres, la demoiselle au désormais handicapant bandage (on pourrait croire qu'elle n'a plus de doigts) et son chaperon, ils sont tous sourires mais continuent d'échanger des regards du type " toi même tu sais que je sais que tu sais que je sais" jusqu'à Dijon où l'homme descend. Tout comme mes co-passagers. Je suis l'homme du regard jusque sur le quai, hasard exceptionnel il s'arrête presque devant ma vitre. Il embrasse (deux) femmes (sur la bouche) et (prend deux) enfants (dans ses bras). Je ne sais plus du tout, mais plus du tout, quoi penser. Je regrette mon débile SMS à ma copine Léa qui a eu la primeur de mon voyage palpitant et surtout de l'activité illégale dont je soupçonnais la demoiselle et son accompagnateur...

 Bien embarrassée, je surveille telle la maman poule, la maman panda, la maman kangourou, la petite demoiselle jusqu'à destination en continuant ma lecture. Lecture qui s'avère capitale et source de nausées : La révélation que je ne peux décemment plus soupçonner d'être inventée à l'époque où elle sortait dans les magazines. Lecture aux documents d'archives bétonnés, preuves et témoignages nombreux à l'appui ne donnant plus la moindre petite circonstance atténuante au personnage dont il est question au regard des faits et propos tout à fait abjects qui l'accablent. Pendant l'un, sinon le plus gros massacre de l'histoire. Ma demoiselle, elle, tombe rapidement dans un lourd sommeil mais sursaute de temps en temps. Par peur légitime de rater le terminus... On arrive à la maison.




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