lundi 6 mai 2013

Coup de foudre intersidéral #4 : MONSIEUR Benjamin Biolay

 Ce samedi, Benjamin Biolay passait à la Rodia. Ayant pris mes places bien à l'avance pour y emmener Jones, j'étais surexcitée à l'idée de ce concert. Forcément, je me suis refait du Biolay en boucle pour patienter tranquillement jusqu'à la date tant attendue et à force, j'avais très peur que le concert soit ennuyeux, dépressif, mortel voire nul nul de chez nul. J'étais presque persuadée qu'il allait massacrer tous ces plus beaux morceaux et je me demandais si un concert de Biolay se vivait assise ou debout...



 Biolay en 2010 aux Nuits de Fourvière, à qui la barbe de trois jours sied à ravir!



  Après une après midi typiquement de gonzesses (allez comprendre tout ce qu'une fille est capable de faire avec ses copines comme se foutre du vernis, se faire des soins du visage, choisir des fringues pendant des plombes, réfléchir à sa coiffure et compagnie parce que c'est plus drôle ensemble et que souvent on a vraiment pas le temps alors on bâcle chacune de nos côtés) et un apéro de rigueur en prévision des textes complètement mélancoliques qu'on allait fatalement entendre et aussi, avouons le, en prévision de voir Biolay en chair et en os (ben quoi??*), nous avons donc pris le chemin qui menait à lui. Bon, pour patienter et parce qu'il faisait beau, on a repris l'apéro une fois sur place!

 A un moment, on est quand même rentrées dans la salle. C'était encore la première partie, nom inconnu au bataillon, un groupe qui tourne avec Biolay mais qui devrait cesser de l'imiter. Leur gros point fort c'était la présence de leur batteuse qui mêlait par moment sa voix à celle du chanteur avec une très belle douceur. Quand ils ont enfinnnn laissé la place à celui que tout le monde attendait, avec Jones, on a compris qu'on ne verrait pas grand chose d'où on se trouvait et avons opté pour le repli stratégique. 

 A comprendre qu'on allait pouvoir voir (voir?Admirer oui!) sa tête, son buste, ses genoux mais pas ses chaussures (je me demande encore quel genre de pompes il portait...). Et là, figurez vous que tout ce que je redoutais ne s'est pas produit. Aussi, je dois bien l'avouer, j'ai pris la claque monumentale de l'année et j'enfonce même le clou (j'assume, j'assume) en déclarant que ce live rentre dans le top 5 des meilleurs concerts auxquels j'ai assisté (dans l'ordre et pas dans les concerts locaux, Motörhead, Iggy Pop, Benjamin Biolay, Queens of the Stone Age et les XX). Non seulement Biolay n'a massacré aucun de ses morceaux mais en prime, sa voix est ausi belle que sur ses albums voire beaucoup plus intense. 

 Porté par ses très talentueux musiciens, il nous a épargné le saxo de lover qui pollue un peu l'album La Superbe, les reprises copiées-collées de ses tubes et nous a offert des moments tantôt très rock tantôt très rap (j'entends des beaux mots très bien scandés et pas du pe-ra de wesh wesh en manque d'inspiration), surtout qu'il modifiait de ci de là ces paroles en glissant ou des sous entendus politiques ou des sous textes tendancieux (il pointait des gens du doigt sur certains mots suaves). C'était puissant de chez puissant, les mots prenaient une ampleur hors du commun et j'ai failli verser plusieurs larmes à plusieurs reprises (ça ne m'est jamais arrivé en concert, mais pour le coup, j'avais prévenu Johnny que cela risquerait pourtant de se produire) : Quand les premiers airs de La Superbe se sont fait entendre, tout au long de La Superbe qu'il a transcendé, pendant Dans la Merco Benz, sur certains passages de Personne dans mon lit, Ne regrette rien et 15 septembre, sur... En résumé, presque tout le long mais j'ai pris sur moi.

 Comme l'a si bien dit Jones qui est bien souvent, l'un des avis les plus objectifs qui soit, nous buvions ses paroles. C'était tellement fou que la douleur de mon dos et de mes jambes ankylosées à force d'environ deux heures de concert s'est tue. Comme hors du temps, ça aurait pu ne jamais finir tant c'était prenant. A la fin, Monsieur Biolay a été acclamé et rappelé deux fois (visiblement tout le monde était d'accord et voulait qu'il enchaîne encore et encore), il a remercié Besançon en faisant une simili révérence, des filles hurlaient, il y en a même une qui a tenté un "Benjaminnnnnnn" en mode " Patriiiick".  Note que ça se hurle beaucoup moins facilement...

  En direction de notre fin de soirée, car il était hors de question d'aller sagement se coucher (vous savez, c'est comme quand vous sortez d'un film qui vous a fait passer par tous les états et qu'il faut aller boire un verre pour se calmer), nous avons insulté Monsieur Biolay de tous les noms pour des raisons évidentes. En ce qui me concerne, c'est comme si mon coeur avait été arraché de son emplacement, lacéré à coups de couteaux avant de passer au rouleau compresseur pour finir broyé dans un mixeur.

 Sur le trajet, on était en boucle sur la mélancolie de Monsieur Biolay, son mal-être chronique (il est pour moi un musicien de génie, un excellent parolier au langage des plus élégants et au moins, il se contente d'aller mal en chansons et de parler de son travail quand d'autres jouent les "artistes maudits" dans les médias

 On a clos le chapitre "merci Benjamin" en se remémorant un passage de Personne dans mon lit (le dernier album de monsieur, Vengeance),

"mais si tu changes de plan
mon amour
je te garderai toujours
le coté du lit qui donnait sur la cour
moi celui qui donne sur les tours",
 
 avant de conclure, " Je sais pas qui c'est, mais putain, elle lui a retourné le cerveau!"


* A priori, Johnny Jones était gravement rébutée par le cheveu un peu gras de Biolay. A posteriori, elle l'a admis, elle était sous le charme! Je ne peux qu'approuver au vue de sa voix et de ses textes. Sans tout ça, on nous la ferait pas! Ah si! Il y a sa manière de danser aussi. Tellement maladroit que c'en devenait touchant.


P.s Son faux air de Jack White est pas dégueu

P.p.s Ah tiens (en cherchant une photo), lui aussi il porte très bien la chemise noire!


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire