jeudi 2 mai 2013

Martine en Haute Saône - Épisode 2

  Avec ce temps merveilleux, vide grenier merveilleux et bientôt institutionnel du 1er mai à Vantoux City (presque comme Gotham City, si, si. Manque que Batman). 7h30 tapantes, j'étais parée! Trois pulls, une veste, des bottes en caoutchouc. Après quelques cafés, la motivation était au rendez vous, ça installait du stand tout z'azimut et les hirondelles (il y en avait au moins une dizaine qui volaient en rase motte) s'attelaient à la réparation de leur nids en vue de reproduction imminente (pourvu que les futurs moineaux ne s'écrasent pas sous mes yeux...). J'allais enfin pouvoir me débarrasser de tout un tas de bidules encombrants dont deux petites télévisions. Ça, c'est pour la théorie. En pratique, j'ai vendu avant dix heures, neuf paires de chaussures à un p'tit papy (visiblement très habitué à acheter et revendre des machins) pour rien du tout alors qu'elles valaient plutôt pas mal de ronds mais en prime, je n'ai rien vendu d'autre de la journée. Pourtant, dans l'après midi, lasse des aléas du temps (soleil tapant-vent glacial-flotte-soleil-pluie-soleil) j'ai décidé d'alpaguer le passant en lui signifiant que tout était gratuit (vraiment!). Le passant s'en foutait, il n'avait pas besoin de mes télévisions, même pour jouer au bowling avec.

  Au chapitre rigolade, j'ai été très très servie (un peu grâce à la buvette et à ma Mutti qui arrosait son anniversaire...)! Sauf quand certains habitants du coin que je n'avais pas recroisés depuis environ huit ans et qui passaient par là ne trouvaient rien d'autre à me demander que "tu fais quoi maintenant?". A ma réponse qui n'invitait pas de renchérissement, c'est à dire, "je suis au chômage", j'ai du supporter moultes regards de pitié (bon ok, il y en a qui ont été vraiment gentils) et pire (il a fallu que j'explique en long, en large et en travers pourquoi j'habitais chez mes parents)... Fatalement, puisque le chômeur est toujours obligé de se justifier et prouver par A plus B, que non, il n'est pas un glandeur qui se laisse vivre, j'ai pris poliment sur moi (je ne pouvais pas spécialement insulter des gens qui se montraient aimables) et développé, avec l'ancienne bibliothécaire, sur les projets en chantier que j'ai. Qui, elle, comme quelques autres, ont embrayé sur notre époque formidable où le chômage fait un gros buzz et s'invite dans beaucoup de maisons et dans toutes les discussions. Tout compte fait, je préférais presque quand l'ancienne chauffeuse de bus scolaire, la très chic Madame Compagnon, m'a prise pour ma soeur. Elle à mon paternel : "C'est la dernière?". Moi, tout sourire à elle, sur le cul : "Non, c'est la première!". Note, je ne sais pas bien à quel âge m'a croissance a décidé de se faire la malle (environ vers 13 ans) mais ma petite soeur plus grande que moi passe désormais pour la grande soeur que je n'ai pas. Que dois je comprendre? 

 En fin de journée, j'ai fini par offrir des colliers à une petite fille visiblement ravie, puis presque forcé une famille à embarquer un range CD haut comme moi (au final ils étaient contents, a priori c'est pour "la mamie") et là je suis immanquablement repartie avec plusieurs trucs. Dont des bouquins d'histoire, un collier acheté à ma voisine d'en face, la dénommée Odette (à qui j'ai quand même déjà acheté un foulard Balmain (avant, sûrement dans les années 70, pour l'achat d'un parfum, il y avait un petit carré de la même marque qui allait avec) pour la modique somme de cinquante centimes) qui m'a fait décéder de rire, elle et d'autres voisines (Mado und Tata Claude) dont mon ancienne instit' de maternelle mythique aka La Nicole, tout l'après midi, inséparable de sa copine Odette. Avec la fameuse Odette, on a, entre les discussions métaphysiques, empiriques, politiques et chiffons, lancé un petit concours de celle qui récolterait le plus de becots d'un petit gamin de deux ans et demi. On a oublié de faire le calcul, je ne sais donc pas, présentement, laquelle a gagné. Mais rien que pour mes voisins et  ma masterpiece des masterpiece des jouets sur laquelle je suis tombée, totalement par hasard et qui n'a pas fini de gazer mes potesses, cette journée valait son pesant d'or (même si je n'ai pas, visiblement, fait fortune), je parle de ma toute nouvelle tirelire Pikachu qui, en plus d'être une tirelire, possède un bouton ô combien parfait puisqu'il donne la parole à ce bon vieux pokémon qui peut donc répéter en boucle son prénom. Pour partager ma joyeuse hystérie, je n'ai eu d'autre choix que d'appeler Jones. Je ne dis rien mais je pense qu'elle m'a fait, à distance, ses yeux d'exaspérée.

Vivement la fête des voisins tiens!


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