Tout a commencé en 2009
alors que j'étais étudiant en métier de la mode, un intitulé pour faire chic,
une formation en couture classique industrielle sans fantaisie hormis le
« plaisir » d'être entouré de filles. En classe de 1ère, journées
normales, cours normaux, reluquage de boobs et culs : classique ! Puis un
beau jour, une intervenante est entrée en classe et a offert un peu de
distraction à notre quotidien. Elle faisait partie d'une association (E.P.A.)
qui a pour but de proposer et d'inscrire une classe donnée à un concours de
création d'entreprise.
Dans mes souvenirs, après un long, ennuyeux et plus que
médiocre Powerpoint, à sa question " alors ça vous intéresse ? " on
était deux à être intrigués. Le reste de la classe fut touché quand
l'intervenante précisa que lors du concours, et si l'on lançait le projet dans
les règles, on pouvait gagner de l'argent et voyager. Comme quoi, donnez une
chance à quelqu'un : il refuse . Donnez-lui une chance de faire
quelques chose d'intéressant, donnez lui-même tout le temps que vous avez, la personne n'est pas attirée.
Donnez-lui l'illusion de se remplir les poches, et bizarrement, c'est
parti !
Ah, et ais-je parlé des rares bons côtés à être un garçon
dans une classe de filles? C'est qu'il y en a toujours au moins une qui a envie
de vous sauter dessus. Le truc c'est que c'est jamais la plus belle, mais
toujours celle qui a le plus gros appétit. Une fois toute la classe prête à
remuer ciel et terre pour le concours, on s'est penchés sur le thème imposé qui
était le développement durable. Après plusieurs disputes aussi violentes que la
bataille de Gettysburg (tu connais la loi du plus fort ?), la discussion était
close. Nous allions créer des sacs. Des sacs en chambre à air de récupération.
Pourquoi en chambre à air me direz-vous? C'est noir,
c'est dégueulasse, c'est galère à coudre, ça ne sent pas toujours bon. On
pourrait appeler ça du développement durable « dirty », tout ce que
j'aime (répétez après moi : j’y crois, j’y crois... Pas vous ?), mais
surtout parce que ça ne coûtait presque rien : le mot récupération prenait
tout son sens. Pour le concours donc,
nous devions nous organiser comme une " vraie " entreprise, du PDG à
l'agent d'entretien... Sur le papier bien sûr ! Cela dit, loin de moi
l'idée de tout faire pour devenir le PDG du projet et chier dans les bottes de
quiconque me contredisant. Jamais. C'est pourtant arrivé, j’ai été nommé PDG…
Une fois correctement organisés, la machine était lancée,
brainstorming, réunions, dessins, patronage, prototype, deuxième prototype, troisième prototype, énième
prototype. Puis un début de rendu, un produit fini pas trop dégueu : la
fameuse besace en chambre à air. A ce
moment, il nous restait à en faire une petite série et trouver d'autres idées
de produits. Plusieurs semaines ont passé et sérieusement, c'était le
pied ! On bossait sur notre projet pendant certains cours, presque tous
les jours et ce n'est rien de dire que ça nous changeait complètement de la
routine habituelle de la vie lycéenne dont tout le monde a, un jour, fait les
frais. J'étais aux anges, j'aurais pu fabriquer des chaussettes que ça n'aurait
rien changé !
A deux semaines du concours, la pression s’est pointée. Passer
à l'oral devant une demi-douzaine de personnes comme des patrons d'entreprises et organismes en
tout genre...Vous voyez le tableau ! Le plus difficile n'était pas de le
préparer cet oral, non, c'était de rester debout, seul (malgré votre pote à vos
côtés et deux gourmandes) et d’entendre :
" On vous écoute : Commencez !
"
La suite… Lundi !
Helmute
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