mercredi 15 mai 2013

Les plus de 5 millions de chômeurs et moi

" L'ensemble des demandeurs d'emplois dépasse les 5 millions" nous prévenait France Info. D'accord. Super. Merci. Ça fait un paquet de monde. A quand les soirées à thème chômage? Je suis persuadée que quelqu'un y a déjà pensé. Pour ma part, je me rappelle de la période chômage de Jones'mother und mon paternel il y a environ quinze ans. Nous étions gamines, mais je me rappelle qu'ils arrivaient à rire de la situation et passer des bonnes journées tout en pouponnant mon bébé de soeur.



 Plus ça va, plus on s'intéresse à cette bête de foire qu'est le chômeur. On a connu Nathanaël le Bomeur, maintenant il y a Chôm'hype pour les demandeurs d'emplois parisiens qui veulent se divertir. Des bons plans par ci, de l'humour par là. Et aujourd'hui, c'est cette dimension que j'ai envie de retenir pour vous éviter le comble du pessimisme ambiant.

 Pour les plus chanceux, le chômage est loin d'être l'horreur. Ils sont jeunes, ils n'ont pas de famille à nourrir et un je ne sais quoi qui leur permet de dédramatiser ce bourbier et passer du bon temps. Et tant mieux pour eux. Encore pas endurcie, vous savez à quel point la misère humaine peut me toucher voire m'empêcher de dormir. Si, si. Je suis sûre que ça doit vous arriver, vous savez, ce moment où le sommeil n'est pas loin, que vos yeux commencent un peu à vous piquer mais que d'un coup, vous pensez à tout ce qui merde dans votre vie, en France, en Europe, dans le Monde.

 Insomnie garantie, vous cherchez des réponses que vous ne trouvez pas, vous vous retournez dans tous les sens et compter les moutons ne sert plus, mais alors, plus du tout à rien. Putain mais qu'est ce qu'il vous a pris de penser alors que Morphée vous avait pourtant filé rencard... L'inventeur des bons plans a oublié, entre autres fonctions fondamentales comme la téléportation dans un espace temps donné et de la nourriture pour les plus mal lotis, un bouton quelque part près du cerveau, permettant de le mettre en veille de temps en temps ou de choisir l'option "ce soir je pense qu'à des trucs légers" ou "ce soir je dors". Oui d'accord, ça fait un peu Frankenstein sur les bords... Pourquoi pas se faire robots tant qu'on y est.. Pas dit que ce soit plus simple sa vie au robot... Lui aussi doit en avoir ras le boulon quelquefois...

 Je m'égare un tantinet aussi, disais-je vouloir retenir ce jour, les bons côtés du chômage ainsi que les bons plans des chômeurs pleins de ressource. Il y a ceux qui profitent de cette inactivité pour réfléchir à ce qu'ils veulent devenir, faire ou créer. Certains en profitent pour monter leur petite entreprise, tenter des choses, d'autres font juste la fête et comme c'est grisant. Certains vont en profiter pour entrer dans des associations et par le fait, se rendre utiles. Autant de choses auxquelles le travailleur n'a pas nécessairement de temps à consacrer et auxquelles le chômeur qui déprime en pyj' devant sa télévision en s'interrogeant sur tout ce qui merde dans sa vie, en France, en Europe, dans le Monde n'a pas de motivation à consacrer, et comme c'est compréhensible.

 J'ai passé environ quatre mois à l'être cette chômeuse en pyj devant sa télé et son ordi à mater séries sur séries et rediffs d'Hercule Poirot ou encore des émissions tellement inratables de faits divers comme Les Crimes de la Jet-Set ou les Enquêtes Inachevées (ou inexpliquées...sait plus), c'était tentant de ne rien foutre après quelques années à bosser qui m'avaient pratiquement fait oublier l'existence du mot "vacances". Seulement, si vous êtes dans la même situation, vous le savez bien que c'est un horrible cercle vicieux.

 A un moment, le déclic s'est pointé (pas par un heureux hasard rassurez vous) et c'en était fini mais alors fini de se réveiller telle Belle aux Bois dormants à onze heures bien tassées. Maintenant, je dors quand j'y arrive ou si j'ai le temps (pourquoi la nuance est très intéressante en théorie et tellement pénible à appliquer?) car à bientôt neuf mois de chômage, l'inaction s'est depuis quelques mois, rendue indisponible. D'où mon constat du jour, il a toujours existé quelqu'un entre le chômeur déprimé et le travailleur overbooké. Un quelqu'un que nous sommes de plus en plus nombreux à représenter. Le Chôvailleur?


 Par association d'idées, pensée à tous les Chôvailleurs que je connais et qui débutent des projets très chouettes à l'avenir prometteur. Par exemple et parce qu'il m'a soufflé le terme, découvrez le site tout beau tout neuf de Victor M dont l'activité est le design sonore. Vous savez ce qu'il vous reste à faire!
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Bonne journée!

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